On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



L’Europe, la Nation Normande et la France

Ce référentiel est le produit d’une réflexion collective à partir de l’ouvrage de Paul-René Roussel : L’Europe, la Nation Normande et la France, éd. l’Esnèque, 1988

Faut-il rappeler les fonctions privilégiées de la culture dans une société en quête de renouveau ?

Faut-il rappeler l'importance de l'apport Normand à la culture française par l'Histoire, la Littérature et les Beaux-Arts ? Tous les jours l'actualité apporte le témoignage de la contribution des Corneille, Alain, Géricault et tant d'autres talents que bien des nations peuvent nous envier.
Notre action s'orientera donc vers les personnes et les associations qu'intéressent ces multiples aspects de notre spécificité Normande.

DEUX IDÉES FORCES

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE

La Normandie est plus que jamais confrontée à son grand défi et les échéances se rapprochent. A chaque région, à chaque peuple, il y a une façon de voir et de comprendre le monde. La Normandie est le résultat d'une histoire plus que millénaire qui nous assigne pour rôle le rappel aux jeunes Normands, de souche comme d'adoption, de nos richesses, de nos potentialités, Normandie :
- matrice de la civilisation anglo-américaine,
- initiatrice du premier empire colonial français,
- fille de la mer, façade maritime de la France du Nord,
- carrefour entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud,

IL FAUT ÊTRE POUR DEVENIR

Bien souvent on entend dire : « La Normandie quand on y est, ça fait deux… », il n'y a pas d'identité 'haut' ou 'bas'-normande ; il faut affirmer notre identité normande de façon globale, condition indispensable à l'émergence d'une identité régionale dynamique.
L'absence de manifestation culturelle régionale serait, nous dit-on, la conséquence d'une carence chez les Normands. Carence illusoire, la culture Normande est populaire, à chaque grande occasion : millénaire Normand, année des abbayes normandes, année Guillaume, s'affirme l'identité Normande. C'est donc aux décideurs sociaux et politiques de veiller à l'encouragement de ce sentiment d'appartenance. Une culture pour rester authentique doit s'épanouir dans son contexte géographique et historique. Quelles seraient les qualités d'une culture séparée de ses réalités ? Un mauvais folklore, une culture de musée ou bien encore une culture élitaire évoluant au gré des modes ? Il est urgent que l'enseignement de la géographie et de l'histoire normande soit appliqué dès les classes primaires, dégagé des préjugés centralistes nivelateurs et réductionnistes. Permettre aux enfants de se situer dans l'espace et dans le temps, en découvrant la totalité de l'héritage historique et culturel dont ils doivent légitiment bénéficier.

POUR UNE VRAIE POLITIQUE NORMANDE D'OUVERTURE SUR LE MONDE

L'exemple du Japon, de l'Allemagne, devrait nous faire comprendre qu'un dynamisme n'est possible que s’il s'appuie sur des valeurs héritées de l'histoire de la communauté. Cela suppose d'abord une réelle volonté politique s'appuyant sur un large consensus populaire. Cela signifie qu'il convient de déterminer des choix selon notre passé historique éclairé par les données de la géopolitique de la Normandie,
Seule une région enracinée dans son histoire peut constituer le cadre indispensable à la poursuite d'une politique démographique, culturelle et économique cohérente et ambitieuse.

OBJECTIF 93

Un évènement ne peut revêtir qu'une simple valeur symbolique.

Ou 1993 s'inscrit dans un projet Europe des régions et nous devons affirmer la nécessité de rappeler la Normandie aux Normands, en intensifiant la promotion de la vie culturelle, politique et économique Normande auprès des Normands, auprès des autres régions françaises, auprès des autres pays européens. D’affirmer la 'natio normande' en favorisant la vitalité des Universités Normandes, en encourageant la multiplication des manifestations culturelles et économiques Normandes, actes de foi dans notre passé et volonté de maîtriser les conditions de notre avenir de façon constructive.

Ou 1993 ne représente qu'une phase dans l'évolution de l'Europe, auquel cas les régions historiques, dont la Normandie prennent acte de l'irréversibilité de leur déclin et attendent l'heure de leur disparition.


1. L'HISTOIRE, L'IMAGINATION, LA STRATÉGIE.

1.1. Qu'est-ce qu'une Nation ?
C'est un groupement d'hommes ayant entre eux des éléments communs, à la fois objectifs - la langue, le mode de vie, l'ethnie - et subjectifs - les souvenirs communs, le désir de vivre ensemble - qui les unissent et les distinguent des autres Nations. Une Nation est une personne qui a une identité spécifique qui ne garde ses racines fortes que dans la mesure où son passé lui est transmis. Toute tentative de rompre cette transmission est un crime contre la mémoire du peuple.

1.2. La Normandie est une Nation
Les Normands sont unis par leur langue qui a ses particularités et un mode de vie hérité de leurs traditions romano-scandinaves. Notre histoire propre, que bien des États peuvent nous envier, et le profond désir de vivre, ou de nous rattacher à un espace commun dans la mesure où, de la Bresle au Couesnon, nous nous disons tous Normands, tout montre que nous voulons rester "sires de nouos".

1.3. Rôle de l'histoire
Nous sommes un présent enraciné dans une continuité. L'Histoire naît du souvenir que les hommes ont de leurs actions. La transmission de cet héritage culturel est essentielle pour les générations. L'Histoire tient dans une Nation le rôle de la mémoire pour l'homme.

1. 4. L'imagination
C'est la possibilité de créer, c'est aussi le moteur de l'aventure.
L'aventure c'est notre destin, ce pour quoi nous sonnes fait.

1.5. La stratégie
C'est la manière d'utiliser les moyens mis à notre disposition pour parvenir au but que nous nous sonnes fixé.

1.6. Histoire et stratégie
C'est par notre imagination et la maîtrise de notre histoire que la Normandie construira son avenir.


2. UNE AVENTURE DE 15 SIÉCLES.

2.1. La décadence de Rome et le Bas Empire
Avant le IIIe s. l'Empire était une société sûre de ses valeurs, qui savait intégrer les individus et les groupes qui le rejoignaient. Après le IIIe s. la crise des valeurs morales, la chute démographique et la perte de volonté politique ont été les signes précurseurs de la fin de l'Empire.

2.2. Les invasions germanique et scandinave
Diverses nations "germaniques", du IIIe s. au Xe s. ont envahi les territoires administrés par l'Empire sans remettre en cause le système existant. Cette romanisation apparaît dans l'œuvre carolingienne et montre que ces nations avaient la volonté de participer à la construction de l'occident chrétien, héritier de l'Empire.

2.3. De la Renaissance à l'Europe contemporaine
De la Renaissance, avec Jehan Ango et Jean de Béthencourt, découverte "française" du Sénégal et des Canaries, à l'âge classique, colonisations du Canada, de la Louisiane, à la conquête de la Vallée du Mississippi, la Normandie a contribué à la politique coloniale de la France en mettant son génie maritime au service de l'État.

2.3.1. La Normandie a connu des phases d'expansion, rattachement de l'Angleterre au continent, épopée de Guillaume de Normandie, participation aux Croisades, construction d'un Empire Normand avec la particularité d'avoir été un empire "romain" non césarien, grandes découvertes...

2.3.2. ... comme elle a connu des périodes de récession dues aux rivalités entre princes étrangers à ses préoccupations : guerres franco-anglaises dites de "Cent ans", ou aux rivalités intellectuelles - guerres de religion, points de vue partiaux sur les colonies puis guerres civiles ou extérieures issues de 1789, aggravées par la conscription régionale.

2.4. Normandie, France, Europe
La Normandie est un carrefour de civilisations, tout au long de son histoire elle a contribué à la construction de la France, de l'Europe. C'est parce que l'identité Normande était forte que l'Histoire de la Normandie est exemplaire. Les Normands ne peuvent oublier 1000 ans de leur histoire.


3. NORMANDIE NATION EXEMPLAIRE.

3.1. La longue mémoire...
La Normandie est une Nation historique exemplaire. C'est le premier État moderne d'Europe qui a servi de modèle à l'Angleterre et à la France. Par son tempérament particulier on lui doit la découverte des "nouveaux mondes" et d'avoir été et être restée la façade maritime de la France, des guerres de Cent ans à la seconde guerre mondiale.

3.2. ... et l'imagination.
La vision normande des choses, est un particularisme qui résulte de deux cultures, l'une romanisante l'autre scandinave. Nulle par ailleurs on ne retrouve ces traits aussi affirmés, reconnus spécifiques par les non-Normands :
- lyrisme lucide,
- individualisme et sens de l'ordre,
- exaltation de la tempérance,
- courage et patience.

3.3. La persistance d'un tempérament
La Normandie c'est d'abord un tempérament dont la spécificité s'exprime par une langue, dans un pays avec son héritage.
Une langue c'est une façon de penser qui se traduit par des mots ou des expressions particulières. La francophonie reconnaît des réalités aussi diverses que les parlers québécois, belges, suisses ... Elle ne peut que s'enrichir de la diversité des parlers "français" de l'intérieur.
La variété des pays Normands n'empêche pas le sentiment d'appartenance à une seule Nation Normande. Elle enrichit son image de marque. De la diversité de ses traditions et de ses héritages la Normandie a su forger son histoire que beaucoup d'États peuvent nous envier.
Ce qui est spécifique au Normand c'est son passé, son goût des horizons nouveaux et de l'ordre des choses.

3.4. Normandie Nation exemple pour demain.
Toutes les potentialités sont réunies pour gagner. L'absence de moyens ne dépend que de la volonté de ceux qui gouvernent notre Nation. Chaque fois que la Normandie a du entreprendre une aventure, elle a su se donner les moyens d'aboutir.


4. CENTRALISME ET COLONIALISME

4.1. Avant la fin de la guerre de "Cent ans" Les Capétiens rattachent définitivement la Normandie, au royaume. Cet évènement consacre la fin de l’Empire normand. Richelieu institue la monarchie absolue, malgré les Parlemente qui entendent toujours représenter les Nations dont ils sont respectivement issus.

4.2. Jacobinisme et histoire des peuples.
Alors que l'unité du royaume s'est faite à partir des Nations, l’Indivisibilité de la république se fait au détriment de leurs particularismes. La république en se proclamant Une et Indivisible accentue les effets de cette volonté centralisatrice. Elle donne à l'idée de Nation un contenu idéologique, universaliste et hégémonique.

4.3. De la colonisation ...
Bien que la colonisation ne soit pas un phénomène spécifiquement européen, nous en subissons les conséquences. La colonisation a d'abord été économique ou de comptoir, espagnole, portugaise, anglo-saxonne, française, hollandaise, puis politique et sociale, de peuplement, avec ou sans destruction des peuples, Amérique Latine, U.S.A., Canada, Cap, Afrique du Nord, stratégique et idéologique dans sa dernière phase, Asie du Sud-Est, Afrique du Nord, Extrême Orient, géostratégique : américaine, britannique, française, russe.

4.3.1. La colonisation est l'occasion d'un prolongement, des valeurs uniformisatrices. Que le colonialisme soit économique, de peuplement ou idéologique il est la confiscation du pouvoir local autant que celle de l'identité du colonisé. L'aboutissement est soit la disparition physique des populations, soit leur mise en conformité au modèle imposé.

4.4. ... à la décolonisation.
La décolonisation est le rejet d'un jacobinisme étranger dont les séquelles demeurent totalitaires. L'assimilation de la notion "nationaliste" à un État centralisé conduit à l'impérialisme, légitime la défense d'espaces non hérités de l'histoire, sans correspondance avec les réalités géographiques, historiques et ethniques.

4.4 1. Celle-ci concerne les colonies idéologiques, c'est le rejet d'un jacobinisme étranger par un jacobinisme local : Indochine, Algérie, États africains ... dont les conséquences sont d'aspect totalitaire. C'est un constat d'échec du jacobinisme occidental exprimé par les colonisés. L'assimilation erronée des notions de "nationalisme" centralisateur conduit à l'impérialisme ou au caporalisme, la défense des frontières non héritées de l'histoire des Nations émancipées ne correspondant pas aux réalités géographiques, historiques et ethniques.

4.4.2. Elle peut être la conséquence de déplacements d'intérêts géostratégiques : création et disparition d'Empires coloniaux, puissance des États et "jeu diplomatique", déplacement des intérêts des Empires.

4.5. Intégration.
C'est la cause de l'échec des colonisations et celle des déchirements des décolonisations par l'absence d'entente culturelle, politique et sociale. C'est aussi le témoin d'une crise de valeurs qui s'appuie sur le sentiment de culpabilité des États colonisateurs.
L'intégration est possible seulement si chaque communauté a le respect de l'identité de l'autre. Pour que ce respect puisse exister il faut que chacune des Nations soit forte de son histoire et maîtresse de son destin.


5. NATIONALISME ET IDENTITÉ DES PEUPLES.

5.1. DÉCOLONISATION ET DÉCENTRALISATION
Avant la fin de la guerre de "Cent ans" les capétiens rattachent définitivement la Normandie au royaume en 1450. Jusqu'à nos jours la Nation Normande collabore à l'essor français, quel qu’en soit le principe constitutionnel le Normand a trop le souci de préserver son individualisme et le respect des institutions pour aimer les positions romantiques sans lendemain d'une part et, d'autre part il semble avoir trouvé son compte dans cet échange de huit siècles, fut-il à sens unique. L'apparente résignation de la Nation Normande après les combats de la seconde guerre mondiale a permis que se développe la spirale mortelle de la colonisation économique, l'effacement des intérêts Normands devant ceux des groupes multinationaux lesquels ont causé l’immigration.

5.2. Jacobinisme et histoire des peuples.
Comme toute doctrine totalitaire le jacobinisme a ses mythes fondateurs, lesquels justifient son idéologie et son sectarisme destructeur. Si la reprise des thèses absolutistes peut semblez une continuation, il ne faut pas négliger l'apport particulier de cette doctrine, l'unité du royaume se faisait autour d'un gardien représentant les intérêts des Nations, l'Indivisibilité de la république dissimule mal sa volonté hégémonique. Les Nations s'appuyant sur cette nouvelle tradition transforment les régionalismes en mouvements de libération.

5.2.1 Si le colonialisme use des mêmes principes que le centralisme, les situations crées sont différentes. D'un côté le phénomène est étranger et peut faire l'objet d'un rejet, partiel ou total, de l'autre, les liens historiques imposent plus la redéfinition d'une communauté de destin qu'une remise en cause fondamentale d'un espace reconnu commun.

5.2.2 L'intégration à un ensemble est possible si chaque identité comprend le sens de sa place dans la communauté. Pour que cette conscience existe les Nations doivent rester fortes de leur histoire et maîtresses de leur destin. C'est l'origine de l'échec des colonisations mais c'est aussi la cause des déchirements de demain. L'impossibilité d'entente culturelle, politique et sociale conduit à une crise des valeurs qui interdit toute sauvegarde de l'identité des Nations

5.3. Des moyens des Nations pour conserver leur identité.
Qu'il s'agisse du protectorat du droit des gens : Monaco, San-Marin, Liechtenstein, ou colonial : Laos, Tunisie, Maroc, c'est une relative autonomie sur le plan interne, les sujets d'un territoire placé sous protectorat gardent leur nationalité mais leurs États n'ont plus de diplomatie.

5.4. Sauvegarde de l'identité des Nations.
Elle ne peut se faire sans la moralisation de la nationalité, c'est à dire la défense des droits imprescriptibles des Nations en tant qu'entités géographiques, historiques et morales.
Il faut dénoncer et châtier tous les crimes contre la Nation : chaque idée fausse que nous traduisons ou laissons traduire en acte est un crime contre les générations futures.


6. LE COMBAT DE LA NORMANDIE.

6.1.1. Une Nation en lutte pour ses libertés
La liberté c'est le pouvoir de choisir et d'agir. Mais le choix ne doit pas se faire entre deux solutions imposées. Il ne peut y avoir de libertés si les sujets d'action sont limités.
Une Nation est une communauté humaine, historique et morale, l'expression de ses libertés doit donc se manifester dans l'ensemble des domaines qui lui sont propres, liberté d'expression des particularismes, liberté de destin.

6.1.2. La Normandie est une Nation sans liberté.
L'unité historique de la Normandie n'est pas respectée, le particularisme des hommes et de la Nation est nié, c'est l'ensemble de la communauté qui est bafoué.
- historiquement : le pouvoir royal fédérait, aujourd'hui le centralisme administratif nie les particularismes de ses assujettis, négation de l'existence de nations "françaises" jusqu'à leur identité culturelle.
- la confiscation des pouvoirs par l'administration ne peut expliquer que partiellement l'absence de volonté politique chez les élus régionaux.

6.2. L'opposition pays réels/technocratie
L'administration n'est plus au service de ses administrés, unis à celui exclusif et jaloux de ses ambitions. Les décideurs "régionaux" sont plus penchés sur leur plan de carrière que sur l'existence et l'avenir de la Normandie. Chaque jour la Normandie enregistre son lot de décisions prises ou de propositions faites, pour des intérêts autres que normands. En définitive nous subissons les effets d'une mise en coupe réglée du la Normandie comme personne ne saurait le supporter pour une colonie.

6.3. Ce que nous voulons :
- la priorité à la renaissance culturelle Normande
- la priorité au développement économique Normand
- une administration régionale au seul service de la Nation Normande.


7. ÉLARGISSEMENT DU RÉGIONALISNE.

Le régionalisme est une idée neuve ...
et ancienne à la fois.

7.1. Nous sommes un présent enraciné dans une continuité. Cette continuité s'appuie sur des bases régionales populaires qui sont :
- Les communautés naturelles, familles.
- Les associations volontaires, villes, syndicats professionnels ...
Solidarités actives, c'est à dire les solidarités déléguées qui peuvent être contrôlées par les électeurs.

7.2. Aujourd'hui nous subissons la politique de pouvoirs extérieurs à nos intérêts :

7.2.1. - culturels : - il y a le a divorce entre les élites culturelles et les Nations - refus de reconnaître les particularismes nationaux - nous subissons les effets du parisianisme.

7.2.2. - économiques et sociaux : - par la négation de l'enracinement au profit de l'homo-economicus - massification et uniformisation des individus - l'absence de références qui conduit à une crise de valeurs morale et démographique qu'encourage une politique antifamiliale, antinataliste qui favorise l'apport d'éléments non assimilables par notre culture - la cohésion sociale est la condition d'un esprit de corps sain. "Il n'est de richesse que d'homme".

7.2.3 - politiques : - le débat régional en 1970 opposait État et Régions - le débat régional en 1980-90 pose le problème de la prise de responsabilité : "Être ou ne pas être" une région adulte au sein de l'Europe ? Nous assistons au résultat d'un manque de maturité des élites régionales - si avec la réunification nous parvenons à obtenir une "masse critique", il faut savoir avec quels chefs et dans quelle Normandie nous voulons vivre.

7.3. Vivre et travailler au pays.
- problème d’éducation : culture et enracinement.
- problème de gestion de l'espace et des ressources.
- problème de formation : droit au travail et non assistanat.
- problème de l’emploi : pas de justice sociale sans économie puissante ; pas d'économie dynamique sans prises de risques.


8. LA NORMANDIE DANS L'EUROPE DE 93

8.1. L'échéance de 93.
Après les espérances du Marché Commun de 1959-60 nous avons connu les errances des politiques, agricole - gel des terres, industrielle - bradage des entreprises "boiteuses", politique et sociale - incapacité de l'Europe des eurocrates, conduits par la finance ou les pouvoirs extérieurs à l'Europe, à apporter quelque solution appropriée aux problèmes européens.

8.2 Un débat et une construction mal posés.
L'Europe est doublement prisonnière, de la mainmise des eurocrates sur les commandes européennes et des clivages politico-étatiques - la droite considère l'économie comme une fatalité nécessaire tandis que la gauche cherche à réaliser un équilibre précaire entre ses bases idéologiques et la preuve de ses capacités de gestionnaire.

8.3 Le piège de la fausse alternative.
- Europe des États ou Europe Supranationale ; la supranationalité réclamée par les eurocrates, non élus, est un fait sur lequel les Nations ne seront pas appelées à se prononcer.

8.4. Un pouvoir européen, pourquoi faire ?
- Supranationalité, Acte Unique, Système Monétaire Européen ... nouvelle langue de bois pour apparatchiks new-look en mal de totalitarisme.
- Les futurs européens ne se sentent pas concernés. Le primat de l'économie administrative sur le politique est ressenti comme une frustration par des citoyens en mal de représentation : qui sont nos députés, puisque seuls les candidats des partis politiciens sont éligibles ?
- L'Europe que nous connaissons aujourd'hui est un échelon supplémentaire d'un totalitarisme bureaucratique. La disproportion entre les États géants et les Nations ne peut qu'aggraver leur déracinement et leur perte d'identité.

8.5. Repenser l'Europe en dehors des jacobinismes.
La construction de l'Europe ne peut se réaliser qu'en s'appuyant sur des Nations ayant des droits reconnus accessibles à leurs communautés. Il faut donc préserver et encourager le développement des échelons intermédiaires pour enfin concilier démocratie et Europe. Nous demandons la reconnaissance du droit des peuples européens et la représentation des Nations d'Europe auprès des instances européennes.


9. POUR UNE EUROPE DES NATIONS.

9.1. LES NATIONS MÉMOIRES VIVES DE L’EUROPE
Un peuple qui oublie son histoire est une Nation qui perd la mémoire.

9.2. LES NATIONS SONT LES BASES DE L'EUROPE
Les Nations européennes doivent être actrices de la construction de l'Europe.

9.3. NORMANDIE NATION EXEMPLAIRE
Tout au long de son histoire la Normandie a été le carrefour des civilisations européennes.

9.4. DU DROIT DES NATIONS A EXPRIMER LEUR IDENTITÉ
La reconnaissance des Nations est aussi essentielle que le respect des individus qu'elles représentent.

9.5. LES NATIONS EN LUTTE POUR LEURS LIBERTÉS
Le jacobinisme est une machine à tuer les particularismes. Les Nations ont le devoir de combattre tout ce qui tend à les diminuer, ou à affaiblir leurs communautés.

9.6. LE COMBAT RÉGIONALISTE
Nous sommes un présent enraciné dans une continuité. Une démocratie vivante ne peut exister sans Nations reconnues dans leurs limites, leur histoire et la souveraineté de leurs décisions.

9.7. LA LOGIQUE ETHNOCIDAIRE DES EUROCRATES
L'eurocratie et la supranationalité sont des machines à tuer les Nations. Ces deux totalitarismes doivent être dénoncés et combattus.

9.8. UNE VOIE RÉALISTE POUR UNE EUROPE DES GAGNANTS
Des régions libres font des États forts dans une Europe des gagnants. Il faut assurer la reconnaissance des Nations dans le respect du droit des peuples à agir selon leur spécificité.