On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mercredi

Runes, Hiver 1992-93



Editorial

... du Comte de Paris


Il est actuel de disserter sur l'aliénation de la souveraineté nationale à des organismes allant des Hautes Autorités à quelque assemblée européenne, Atlantique ou mondiale. Certains se complaisent à ces perspectives, d'autres s'en irritent ou s'en offusquent (...) fréquemment (aussi) ces comportements tiennent soit au désir inavoué de faire résoudre par quelque instance supérieure les difficultés que ne peuvent plus affronter les États nationaux, soit au souci de défendre des intérêts particuliers menacés par les dispositions internationales nouvelles.

Aussi n'est- il pas superflu de creuser ce concept de souveraineté soit disant intégrale et intangible des nations ! N'est- elle pas déjà hypothéquée de cent manières avant même qu'on y porte atteinte par un contrat quelconque d'association. N'est- elle pas aliénée en fait ici et là, c'est- elle pas lésée dans de nombreux pays dont le nôtre, par la désagrégation de ses propres fondements ?

Si l'on entend par souveraineté nationale l'autorité suprême et sans contrôle de la nation sur elle-même, la libre capacité d'agir d'un État à l'intérieur de ses propres frontières, alors une mesure comme le Pool charbon-acier est révolutionnaire et crée une véritable solution de continuité historique.

Mais ne faudrait-il pas réviser cette conception formelle et juridique de la souveraineté à la lueur de l'évolution historique ? L'exercice de cette souveraineté ne doit- il pas nous préoccuper davantage que la souveraineté elle- même ?

La souveraineté nationale m'apparaît réelle et concrète seulement lorsque les conditions de son exercice sont remplies, c'est-à-dire lorsque dans un pays, les volontés de tous sont unies pour réaliser l'idéal moral, intellectuel et matériel que la notion c'est défini (...)

Si ces conditions n'existent pas, la souveraineté, même lorsqu'elle est fondée en Droit n'est plus qu'une coquille vide.

La souveraineté nationale repose donc autant que sur l'indépendance de droit à l'égard de autres nations, sur l'indépendance de fait et celle-ci tient à l'équilibre harmonieux et à l'exploitation de toutes les forces composant une nation en vue de la réalisation de son bien commun.

L'essentiel ne m'apparaît pas être la gravité des entorses légales à l'autorité suprême au profit de quelque organisme supranational, mais les atteintes insidieuses que font déjà peser sur la souveraineté la surpuissance des deux grandes nations antagonistes, aggravées par la désarticulation du pays.

Nous ne pouvons rien changer au fait que deux nations comptent 200 et 156 millions d'habitants, au fait que la seconde possède une capacité de production égale à la moitié de la production mondiale.

Nous pouvons par contre agir sur les conditions d'efficacité de notre souveraineté. La Suède, la Suisse, la Grande-Bretagne, vivent dans le même univers que la France, sont exposées aux mêmes tiraillements aux mêmes attractions, aux mêmes pressions, et pourtant ces pays qu'ils soient neutres ou associés à la politique atlantique, sauvegardent leur indépendance.

L'Histoire assigne à la France dans un délai réduit une mission et des obligations (...) La mission est d'inventer les formes de fusion ou de dépassement des souverainetés qui éviteront aux nations d'Europe l'absorption ou la colonisation ; l’obligation c'est de refaire rapidement la cohésion et l'unité du pays, de forger la volonté de vivre, car pour être à même de sacrifier tel fragment de souveraineté il faut d'abord la posséder toute entière.

Bulletin du 27 septembre 1952

Patrimoine et génétique

Chaque fois qu'un homme meurt, ce n'est pas seulement une bibliothèque qui disparaît, selon la formule de Léopold Senghor, c'est aussi une banque de gènes qui s'efface.

Faisant fi des thèses racistes ou anti racistes, les biologistes en sont aujourd'hui convaincus : les chromosomes de nos ancêtres sont aussi précieux que les héritages traditionnels. L'histoire des hommes n'est pas seulement inscrite dans leurs cultures, leurs langues et leurs coutumes, elle est également gravée dans leurs cellules. La molécule d'A.D.N. porte la trace des exodes, des conquêtes, des invasions, de tous les mariages, mélanges et mouvements de population qui se sont succédés à travers les continents depuis la nuit des temps.
Chacune des milliers d'ethnies vivant aujourd'hui sur terre représente une bibliothèque génétique dont on connait à peine quelques pages. Et c'est justement au moment où les chercheurs commencent enfin à déchiffrer ce grand récit biologique, grâce aux nouveaux outils de la science génétique que s'accélère la disparition des tribus isolées et des derniers témoins des civilisations ancestrales, qui, quand ils ne sont pas éliminés par la guerre, la famine et les épidémies, sont absorbés par l'urbanisation et le métissage.
Estimant qu'il y avait urgence, des scientifiques du monde entier ont décidé de réagir en lançant une grande opération de sauvetage… du patrimoine héréditaire de l'humanité. Il s'agit rien de moins que prélever des échantillons sanguins de plusieurs centaines de peuplades menacées.
Objectif : immortaliser leurs cellules en culture et les stocker dans des laboratoires centralisés, où elles pourront être étudiées par les chercheurs d'aujourd'hui, comme par ceux des générations futures... Lorsque les peuplades en question ne seront plus qu'un souvenir « folklorique ».
L'idée a été lancée pendant l'été 1991 dans la revue « Genomics » par une poignée de chercheurs américains menés par le linguiste et généticien Luigi Cavali-Sforza, professeur à l'université de Stanford, et par le biologiste Allan Wilson, de l'université de Beckley, spécialiste de l'A.D.N. des mitochondries (1).
Ce projet, baptisé « HUGO » (2) n'est encore qu'au stade préparatoire. Au mieux, les généticiens ne se mettront à courir après les derniers hommes libres que vers 1994, suivant alors les chercheurs des industries pharmaceutiques.
En effet, les dernières tribus d'Amazonie ne se verront pas seulement spoliées de leurs secrets de la pharmacopée végétale, mais également de leur patrimoine le plus intime : leur héritage génétique.
À la suite de quoi, les « sondés » pourront disparaître en paix sous le béton civilisateur, on en aura préservé le principal.
Ce projet ne manque cependant pas d'intérêt, après recensement des peuples menacés de Papouasie, d'Indonésie ou d'Afrique, les prélèvements devraient s'étendre à la population mondiale.
On s'étonne que nos scientifiques, sociologues et ethnologues, notamment, ne considèrent pas urgente la préservation des gènes des ethnies représentées dans nos villes, ou nos campagnes.
En dehors de ces considérations alarmantes, de telles recherches ne manquent pas d'exalter les imaginations. L'histoire nous a montré la Normandie comme un carrefour du monde nordique. La science génétique nous ouvre des portes nouvelles quand aux diverses origines du peuple Normand. Quel pourcentage de sang saxon, celte, viking, coule dans les veines de nos compatriotes ? Qui peut se réclamer descendant des germains de la mer ? Chez quel individu se retrouve la noblesse des fabuleux Érules (3) qui prirent la mer après avoir été chassés du Jutland par les Danes ? Peut-être pourra t'on connaître enfin l'origine de ce peuple d'Amérique du Nord, les Mandans, aujourd'hui disparu, associé aux Hurons et dont les traits rappellent les colonisateurs vikings de l'an mil ?
En attendant que la génétique nous ouvre de nouvelles pages d'histoire, le projet HUGO nous confirme sans le vouloir ce que nous savions déjà : le besoin vital de préserver le patrimoine génétique des peuples. Pour l'instant, l'action de ces scientifiques ne fera que prélever et classer pour étude ce qui fait qu'un peuple est un peuple. Un pas reste à franchir pour étudier les moyens de préservation physique des ethnies.
En effet, la science génétique ne semble pas encore comprendre que les peuples, dans leurs aspects spécifiques, doivent être respectés au même titre qu'un individu dans son intégrité physique, culturelle et idéologique.
Pourtant, si le projet HUGO veut connaître, par l'étude approfondie de l'A.D.N., l'histoire des peuples, ce n'est pas seulement vers les dernières tribus isolées d'hommes « sauvages » qu'il faut se tourner. Les peuples sont partout menacés, car la définition même de peuple suppose une unité culturelle, une intimité sociale que seuls connaissent les sociétés encore à l'écart du brassage et de la globalisation caractéristiques de la société industrielle.
Lambert

(1) Organelles de la cellule qui se transmettent exclusivement par la mère.
(2) HUman GenOms, génomes humains, budget : 150 millions $ par an.
(3) Dont l'étymologie aurait donné les Jarls norrois, puis les Earl anglo-saxons.

Jacques Gaillot et l'enracinement

« La revendication des cultures, des particularismes est un signe des temps (...)
« Insister sur les particularités nous permet d'être universels. Pour être universels, il faut être de quelque part, d'un pays, d'un terroir, d'une histoire.
« Sans enracinement historique, comment être soi-même, comment confronter son être avec les autres ?
« Il y a un paradoxe : nous avons besoin de nos racines, de notre langue – à chacun son génie – d'être pleinement ce que nous sommes pour être ouverts aux autres. Pour être à tout le monde il faut être de quelque part. »

L'évêque d'Évreux tiendrait-il les mêmes propos pour des Normands, des Flamands, des Savoyards, des Polonais ou des Croates ... ?
Gaillot (évêque)

« Le monde crie, l'église murmure » Syros-Alternatives

Histoires de trains en Normandie

Le 10 février dernier était un anniversaire, et plus précisément le cent cinquantième de la ligne du chemin de fer Paris-Rouen.
À cette occasion, le directeur de la S.N.C.F. pour la Normandie, Hervé de Tréglodé eut le loisir de dresser un bilan à la gloire de son entreprise ... Il est de plus en plus vrai que, plutôt d'attendre que les compliments arrivent, les plus sûrs lauriers sont ceux que l'on se tresse soi-même. Les usagers normands savent très bien la qualité et la ponctualité dont ils peuvent bénéficier grâce aux grèves mais aussi, et surtout, à l'état de vétusté du matériel ; les contribuables apprécient tout autant les investissements records dont ils sont les payeurs : au titre des impôts régionaux, sur le revenu et, ce n'est pas la moindre des choses, en qualité de clients. Car si la suppression ponctuelle des trains (selon l'humeur du matériel !) est une cause de grogne bien légitime, l'abandon des voyageurs, de nuit, en rase campagne, peut devenir une habitude, il n'y a que le premier pas qui coûte. Passons sur cette découverte fortuite des charmes de la campagne normande et intéressons-nous aux progrès à venir.
T.G.V. ? Non le train à grande vitesse est un rêve qu'il faudra poursuive, puisqu'en l'an deux mil la Duché n'en sera toujours pas dotée.
SOCRATE, pauvre philosophie, est la primeur dont nous avons les faveurs. « Innover, c'est améliorer et faire vivre ! », voire, Socrate c'est, selon les associations des familles, plus de cinq pour cent d'augmentation sur le prix du trajet. Les cinquante et un millions d'économies réalisés en 1992 ont été fait, en partie, sur le dos des Normands qui, tout en ayant de privilège d'être « pilotes », peuvent à loisir payer plus pour avoir moins. Moins de trains, moins de gares, moins de kilomètres de lignes, électrifiées ou non, un service toujours plus dégradé. Que reste-t-il du service public quand on oublie sa fonction première pour se tourner vers la sacro-sainte rentabilité ?
Rentabilité accrue et service dégradé au point que le Conseil régional met en place un « Observatoire régional » malheureusement destiné au seul trafic de voyageurs qui savent qu'entre T.E.R. et R.E.R. il n'y à que la publicité institutionnelle qui fasse la différence. Sur les trois mille cinq cents kilomètres de voies ferrées qui disparaîtront d'ici dix ans quel pourcentage affectera la Normandie ? Le Tréport, malgré la fermeture de la gare de Blangy et en comptant les pannes de gazole, est à huit heures trente de Paris et a déjà disparu des cartes de la S.N.C.F. Dans le même temps la conquête de Vernon et Évreux est annoncée par L'Ile de France qui réclame une étude de prolongement de ses lignes de banlieue !
Décidément, avec la S.N.C.F. tout est de plus en plus possible
Francois Delaunay

G.A.T.T. against Europa

Doublement de la jachère, taxation exorbitante des produits bruts et manufacturés jusqu'à deux cents pour cent, les négociateurs U.S. ne reculent devant aucun sacrifice à nous imposer.
Faire de l'Europe un vaste marché où écouler des surplus qui font de nous de gentils petits mickeys aux oreilles frétillantes devant le premier Macdonald, avant de nous subjuguer, devrait nous faire réfléchir. « Règlement de compte à Sarajevo Corral » plus que de la science-fiction relève des prochains « prime time » qui distrairont les amateurs de reality-shows made in C.N.N. Ce qui est grave c'est que ce mauvais scénario est signé par les ministres des douze. Nos hommes forts, en paroles, ont confessé devant les caméras de télévision et étalé dans les journaux les états de ce qui leur tient lieu d'âme, et ont demandé que les cent mille G.I. qui occupent notre continent, depuis cinquante ans que la guerre est terminée, interviennent là où leurs yeux n'osent se porter : en Yougoslavie !
De l'imbécilité des lâches sachons tirer les enseignements avant que chirurgicalement les Marines ne viennent à bout de notre prétendue européanité.
F. D.

Un esnèque pour les lycéens de Bernay

Le rêve des jeunes bernayens, pour l'an 2015 est simple et sain : « Pas question de quitter la région, nous la voulons toujours verte, dynamique et y vivre pourvu qu'on y trouve du boulot, il faudrait que l'on n'ait pas besoin de quitter la région, ou que d'autres n'hésitent plus à venir s'y installe ». Ils souhaitent que de triangle Rouen-Le Havre-Caen renforce ses liens afin d'échapper à l'extension parisienne.

Qu’A. Rufenacht veuille associer de pareils conseillers aux travaux du Conseil régional montre qu'en politique aussi, la valeur n'attend pas le nombre des années.

Une betterave pour Garrec

(accidentel président du Conseil régional de basse - Normandie),

qui pour ne pas être le seul élu de droite à perdre son siège en mars 1993, créée l'évènement en réclamant l'appellation NORMANDIE pour son demi-fief. Il exclut donc la partie orientale de la Duché de son espace Normand : l'homme « couleur de muraille », n'a d'ambition qu'à la mesure de sa mesquinerie.

Garrec se présente souvent comme « n'étant ni Breton, ni Normand, mais de nulle part », nous attendons qu'il en tire la conséquence et sa révérence en allant voir ailleurs !

Pas d’autre vote que Normand !

Les élections législatives ne nous concernent pas, notre vocation Normande ne se satisfait que des seules consultations locales, régionales et européennes.

Nous ne rejetons et ne soutenons aucune tendance, mais réaffirmons que le seul vote utile est celui qui se porte sur la valeur personnelle des candidats, toutes tendances confondues, leurs positions, actes et volonté d'agir en qualité d'élus du peuple Normand.
Nous refusons donc tout monolithisme, chaque opinion est respectable, seuls les individus peuvent manquer de respect à leur fonction et à ceux qui les ont soutenus. Nous demandons que les candidats au suffrage des Normands se présentent en authentiques défenseurs des intérêts Normands.

La réunification

Les deux régions de programme, haute et basse Normandie, n'offrent que des solutions médiocres, à la mesure de leurs possibilités restreintes, leur résoudre les problèmes auxquels les Normands sont confrontés :

- Chômage.

- Image de marque incertaine,

- Incohérence des infrastructures,

- Incapacité à établir des relations avec Paris, Bruxelles ou les autres régions de France et d'Europe.

La réunification est la question en suspens depuis vingt-cinq ans, le personnel politique a montré son incompétence pour réaliser La condition de notre réussite.
Le principe de l'Unité normande doit être réaffirmé et un calendrier de rapprochement entre les deux régions administratives, qui perpétuent l'insupportable division de la Normandie est la seule base crédible leur toute profession de foi ou déclaration d'intention.

L'aménagement et l'équilibre du territoire

La division de la Normandie accentue les déséquilibres, que ce soit :

- Entre les villes et les campagnes, la Normandie et l'Ile de France,

- En matière démographique, à l'intérieur des villes, entre villes et campagnes, par les migrations journalières entre la Normandie et l'Ile de France, par la fuite des diplômés, et ce jusqu'à compromettre les résultats des formations scolaires, professionnelles et universitaires.

- Dans le domaine des infrastructures routières, ferroviaires, insuffisantes qui enclavent la Normandie et la relègue au rang de banlieue sous desservie.

- Pour l’environnement : pollutions atmosphériques, pollution des eaux, gestion des ressources : pas de politique Normande des eaux, pillage des gravières et des ballastières.

Mais, pire encore, cette division accentue de façon dramatique l'importance de l'Ile de France dans les décisions qui nous revient de prendre.
La Normandie doit-elle être maîtresse de ses choix ou vassale des intérêts parisiens ?

L’affirmation de l’identité culturelle Normande

Nous nous opposons à toute conception mondialiste de la culture : l’identité et la culture de chaque peuple étant un élément irremplaçable du patrimoine humain qu’il serait criminel de condamner.
Nous refusons l’obligation du cosmopolitisme et l’adoption du modèle « américain ».
De notre passé nous faisons le point de départ de notre réflexion culturelle et il est donc prioritaire d’affirmer et de promouvoir notre spécificité culturelle Normande :

- Enseignement et sauvegarde du patrimoine Normand,

- Révision des parts de budget culturels hexagonaux et régionaux,

- Politique culturelle, touristique et de loisirs régionale,

- Politique médiatique, indépendance des journaux locaux, développement des radios d’intérêt régional, autonomie des directions des télévisions régionales.

L’extension du pouvoir des régions

Les régions, dont la Normandie, détiennent une part de légitimité nationale.

Mais il reste beaucoup à faire pour que cette légitimité puisse valablement s’exprimer.
Notamment, après le referendum sur le traité de Maastricht que le gouvernement a soutenu, il convient de redéfinir les domaines qui reviennent aux régions, ceux qui restent à l’État central avant de remettre aux organismes communautaires la part qui leur revient.
De même, il convient de donner aux régions la représentation au Conseil des régions qui leur revient auprès de la Communauté européenne.
Qui dit pouvoir, dit moyens, aussi il faut redéfinir les prérogatives des communes et des départements, harmoniser les budgets des régions et de l’État, confirmer aux régions leur rôle dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la culture, de l’aménagement du territoire et de l’environnement.
Nous demandons que les candidats au suffrage des Normands se présentent en authentiques défenseurs des intérêts Normands.
Il est évident que la défaite de chaque adversaire de la Normandie sera pour nous une source de satisfaction morale et politique

A Nos lecteurs

Voici la livraison du numéro de Runes "HIVER" le dernier de l'année 1992.
Nous regrettons le retard que nous avons pris dans cette livraison, et vous remercions de votre compréhension. La cause de ce retard est consécutive à une impossibilité d'imprimer suite à un changement de matériel. Ce présent numéro perd un peu du ton dont nous usons habituellement, mais la prochaine livraison retrouvera la concision à laquelle nous tâchons de nous plier.
En vous renouvelant nos excuses, nous vous présentons, tardivement mais sincèrement, nos meilleurs vœux pour cette année 1993.

Croatie : une guerre oubliée

Dès que la Yougoslavie a commencé à se dissoudre, en 1991, dès la proclamation de l’indépendance de la Slovénie, puis de la Croatie, Serbes et Croates se sont affrontés.
Cependant, les situations des deux républiques sont différentes.
Dans une Croatie encore composante de la Yougoslavie, les postes-clés étaient occupés par des Serbes essentiellement dans le domaine judiciaire. Les policiers et les gardiens de prison de Croatie étaient à majorité Serbe (75% dans la police, 50% de la police politique). Pourtant, en 1991, la population de Croatie se composait de 75% de Croates contre 10% de Serbes, vivant essentiellement dans la Krajina.
La Serbie a toujours été (même sous Tito) le leader de la Yougoslavie. Si les ne peut parler de minorité Croate de Serbie (25%).
La C.E.E., en 1991, avait refusé de prendre parti dans le conflit Serbo-Croate.
Quand, en 1992, le conflit s’est généralisé, a gagné la Bosnie, la presse internationale, les U.S.A., la C.E.E., se sont émus. Est-ce par ce qu’une des composantes bosniaque est musulmane ? Ce n’est pas notre problème.
Mais nous nous étonnons que la Croatie soit oubliée, alors que l’intégrité de son territoire n’est pas recouvrée.
Nous nous étonnons que les Croates de Bosnie soient présentés comme les dépeceurs de la Bosnie.
Nous nous étonnons, encore, que dans un tel conflit, dont le déroulement nous rappelle celui des Balkans à l’aube du vingtième siècle, ou de l’Europe centrale dans les années trente, l’opinion publique soit incitée à ne voir que des loups ou de pauvres agneaux…

Nous voulons simplement rafraîchir la mémoire des Normands sur des évènements pourtant si frais…

Vous souvenez-vous du bombardement de Dubrovnik ?
Gilles Lefèvre

ndlr : lorsque ce billet a été rédigé, l’armée Croate n’avait pas encore lancé la reconquête de la Krajina. Mais nous pouvons constater, une fois de plus, que, quand la presse internationale dénonçait une incroyable politique de viols par les miliciens Serbes, les « grands » tergiversaient. Mais en huit jours d’offensive Croate, les mêmes lancent ultimatum sur ultimatum, notamment la Russie et la France, qui sont restés alliés de la Serbie…
Il convient de rappeler que les Serbes, majoritaires dans la Krajina, sont les descendants de ceux qui ont fuit l’Empire Ottoman pour se réfugier en Croatie, nation de l’empire Austro-hongrois. On peut toujours se demander si dans l’« esprit » des princes qui nous gouvernent, l’Autriche ne reste pas, par réflexe acquis, l’ennemie irréductible.

Lituanie

L’automne 1992 aura vu l’Europe de l’Est hoqueter. Nous savions la Bulgarie, la Roumanie, la (petite) Yougoslavie dirigées par des crypto-ex-néo-communistes, croyions les républiques de la C.E.I. indépendantes.
Mais nous étions surs que la Lituanie avait définitivement tourné le dos à l’U.R.S.S., pardon la Russie, et à fortiori, au communisme. Nous voyions la société de marché triomphante, un Tiers-monde à la recherche de son identité économique et politique… Qui ferait contrepoids aux U.S.A ?
L’information fut très discrète. Au soir du premier tour des élections législatives en Lituanie, la presse annonça rapidement que les ex-communistes étaient en tête des résultats, totalisant contre toute attente entre quarante et cinquante pour cent des suffrages.
Certains tenants de la mort du communisme, et de l’U.R.S.S. ont du en avaler leur dentier. Mais ce verdict est moral, parce que le modèle libéral est un miroir aux alouettes. Contrairement aux Allemands de l’Est, les Baltes se sont montrés sages.

Foi de Normand !

Lev Efellergis

ndlr : Que ce résultat électoral soit moral ou non, ce qui importe c’est que nous, européens, n’ayons pas su proposer d’autre alternative à ces deux totalitarismes, l’un libéral, l’autre doctrinaire, tous les deux trop essentiellement matérialistes pour une nation toujours jeune, où l’homme puisse être l’alpha et l’oméga de la société.

Paluel, Tchernobyl en Caux

« Le 20 janvier, lors d’un essai périodique à faible puissance, un refroidissement trop rapide du réacteur était intervenu au-delà des normes prescrites, en raison d’une défaillance du fonctionnement d’un robinet « vapeur » du circuit secondaire du réacteur, un tel refroidissement est de nature à accélérer la réaction nucléaire. »

Le sur-refroidissement n’a été arrêté qu’une heure et quart après le début de l’incident, l’indication, en salle de commande, de la position anormale n’ayant pas été prise en compte.
Bien que l’article 8 de la directive « post-Seveso » précise : « les États membres veillent à ce que les personnes susceptibles d’être affectées par un accident majeur […] soient informées d’une manière appropriée, sur les mesures de sécurité et sur le comportement à adopter en cas d’accident », cet incident qualifié de « risque [est] très faible, mais non nul » par la sûreté nucléaire d’E.D.F., n’a été déclaré que le 29 janvier à la Direction de la sûreté des installations nucléaire, et publié le même jour dans les pages du journal « Libération ».

Qui dit accident nucléaire civil renvoie à Tchernobyl. Dans les deux cas il s’agit d’un refroidissement trop rapide lors de manœuvres à faible puissance. La défaillance humaine ou mécanique s’aggrave dans les deux situations par le non respect des normes. Nos responsables peuvent être fiers d’avoir su se montrer en dessous de leurs homologues soviétiques !
Dans le cas de Tchernobyl, les canaux de communication ont fait défaut, six ans après, à Dieppe, les responsables français n’ont pas encore compris les vertus de la Glasnost !
Plus grave, l’évènement a été placé sur le terrain de la dissimulation, il aura fallu 10 jours pour que la population Normande soit avisée accidentellement du risque couru…

Et si le processus n’avait pas été corrigé ?

Les Normands apprécient les discours officiels lénifiants prononcés par des irresponsables.
Jean Halot

Humeur

Peut-on rêver pour mieux connaître le destin de la Normandie ? Notre passé si glorieux ne nous laisse pas mille et une alternatives. Les combats livrés et les ennemis vaincus, nos conquêtes et découvertes, nos lettres et nos arts, nos sciences et traditions ont fait de la normannité un empire prestigieux qui ne peut que traverser le temps, embelli par toutes les générations, ou disparaître à jamais par le fait d’une seule.
Que nous en soyons les descendants directs ou les mercenaires adoptifs, seule la force de notre volonté de sacrifice à la cause normande la sauvera ou la condamnera.
Qui est-elle cette Normandie, tant aimée ou tant crainte ?
Pour certains, elle n’est qu’un mythe, une création de régionalistes fascistes tapis dans l’ombre depuis 1945 – cette date qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre, pardon ! de leur histoire – ou un paravent pour des gauchistes révolutionnaires, destructeurs de l’unité de la France. Aux choix.
En Normandie, les deux chantres de ces théories sont L. Fabius et un chef ( ?) de groupe, qui porte le nom d’un chat pas Normand…
Le premier est le représentant du cosmopolitisme nihiliste, que le nationalisme Normand – véritable nationalisme car véritable enracinement – condamne et menace de mort. Quoi que peut en dire L. Fabius, une communauté est d’autant plus soudée, d’autant plus protégée qu’elle renferme en son sein que les membres d’un même Clan, d’un même Sang. Il n’y a que les paumés qui puissent désirer un mélange des civilisations et des cultures : plus l’hydromel est coupé, plus les faibles peuvent s’en abreuver… Une homme – ou une femme ! – qui a redécouvert sa Mémoire, qui a appris à être fier de l’héritage que ses pères lui ont transmis, au point de faire lui-même tous les sacrifices pour le transmettre à ses enfants, ne peut que désirer préserver et renforcer son enracinement. Son intérêt vital est alors de favoriser l’enracinement des autres Clans, des autres Civilisations, des autres Races, pour enrichir la sienne d’échanges fructueux et réciproques. Seuls les échanges sont garants de la stabilité de l’Ordre – qui n’est pas, utopiquement, synonyme de paix, et certainement pas un mélange qui n’attise que les haines des parties en présence en détruisant les richesses de chacune.
Le second est le pantin gesticulant et braillant d’un jacobinisme parisien, qui est tout et rien, mais certainement pas la France. Cocardier plus que nationaliste, frileux à l’idée d’une Normandie païenne de par son catholicisme latin, son enracinement est celui d’un potentat en Terre étrangère. Plus bête qu’hostile, son opposition est plus la manifestation d’une crasse ignorance que d’une condamnation réfléchie. La France est tout pour lui, mais il n’a pas compris que l’on ne peut être Français que si l’on est d’abord Normand, Breton, Corse, Savoyard, Basque, et c. et ensuite Européen.
La Normandie devra donc combattre à la fois l’hostilité de ses ennemis, mais aussi l’ignorance manipulée de certains de ses lointains amis. Il est, en effet, curieux de voir que ses détracteurs ne sont que des hommes politiques qui ont, ou les mains trempées dans le sang de leurs concitoyens comme L. Fabius, ou les lèvres trempées en permanence dans le Whisky pour l’autre. Ce ne sont aussi que des politicards qui voient en la partition de la Normandie insultée, le moyen de se tailler leurs fiefs électoraux et une chance – que nous leur savons pourtant fort mince ! … – d’occuper des postes gratifiants.
Peu importe, en fait, ce que peuvent penser les représentants de la « bande des six » de la Normandie…. Ils ne sont que les représentants d’une certaine France qui n’est pas la nôtre. Nous ne sommes français que dans la mesure où nous sommes d’abord Normands. Notre nation est la Normandie. Il n’y a qu’à elle que nous devons tout. Si nous devions nous intéresser à un groupe de nations, ce serait peut être la France, mais certainement plus cette Europe des 100 drapeaux qui renaît sous nos yeux.
La Normandie est donc une voie différente du Nationalisme cocardier et une arme terrifiante contre le cosmopolitisme destructeur. Une voie nouvelle que ne peuvent pas emprunter les politiciens, corrompus ou non, les professionnels du mensonge, toute cette clique déconsidérée.

La Normandie est une autre voie, celle de l’Enracinement, de l’Identité.

Elle est La voie.
Frank Le Dun