On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mardi

11ème centenaire de la Normandie

Ce mardi 17 mai [2011], fête nationale de la Norvège, nous avons assisté, narquois, à une pénible parodie d’hommage « de rattrapage » effectuée à la volée et sans trop de conviction de la part du Maire de Rouen. Madame le Maire de Rouen nous a entretenus de vagues manifestations « colorées » de viking pour cette année sans plus s’appesantir sur la vacuité de son programme culturel qui aurait du être une fête de la mémoire avant de nous rappeler que les liens entre la Norvège et la Normandie existaient toujours puisque Rouen importait encore du bois de Scandinavie !

Si les Norvégiens du Lycée Corneille de Rouen et de la Faculté n’étaient venus, ç’aurait été une maigre petite cinquantaine de participants que nous aurions pu compter... y compris les Normands des associations qui ont répondu présent à notre appel : la Vague normande et le Bloc Identitaire, le Parti de la France et le Front national, la Causerie normande, des sympathisants et votre serviteur, (soit une vingtaine de personnes et donc vingt pourcent de cette prestigieuse assemblée) et seuls a faire fièrement flotter nos drapeaux normands en amicale réponse aux étendards norvégiens !

Nous aurions aimé compter dans nos rangs le Mouvement normand mais son inamovible président ayant manifesté sa préférence auprès du premier magistrat de la cité pour la distribution de petits fours qui s’ensuivait nous nous sommes passé de son patronage. Comme le disait un certain chant très célèbre, dans un couplet il est vrai aujourd’hui très occulté : « nous n’oublierons pas que nos balles sont pour nos propres généraux » (surtout lorsqu’ils sont d’une telle farine) ; exit donc les contre soixante-huitards en peau de pantalons... retournée. Sans un regard pour nos drapeaux, Didier Patte, son militant rouennais et leurs épouses suivirent benoîtement les édiles rouennaises tout en ignorant avec superbe les vrais normands qui attendaient que la police de madame le Maire les autorise à rendre un véritable hommage au père fondateur de la Normandie.



GANGER HRÔLFR, Jarl, fils de Jarl, Aventurier, banni, toi qui a marqué pendant 300 ans notre terre de Normandie.

ROLF, intrépide, ombrageux et querelleur, barbare, païen, pillard, seigneur de Rouen, premier duc de Normandie, qui a pris cette terre à bras le corps pour la hisser au niveau des grandes puissances qui défient l'histoire.

ROLF, toi qui nous marque encore du fier nom de Normands.

Beaucoup dénoncent ta condition de pillard, peu savent que tu as été mieux que cela.

À l'automne de l'an 911, le roi des Francs te confirme la propriété de cette terre déjà normande. Dès lors se concrétise une lente imprégnation de 200 ans où celtes, saxons, vikings mais aussi germains et francs vont s'affirmer sous les effets du révélateur nordique qui caractérise si bien notre vieille Duché.

Loin d'être un païen primaire, ou un pillard assoiffé d'or et de sang, ROLF se révèle un puissant organisateur. S'il ne renie pas ses traditions, sa terre est partagée " au cordeau " entre ses fidèles, sa conversion au christianisme lui apporte le soutien de l'Église. L'ordre chrétien, l'armature féodale, l'audace scandinave, irriguent le tissu social du premier État moderne européen.

Sa volonté avouée d'instaurer l'ordre normand dans les pays réputés normands, sa position d'arbitre et de gardien des lois incite les scandinaves à venir le rejoindre en Normandie pour participer à son entreprise.

Guerrier et connaisseur du prix des combats, il gère avec une fougue sourcilleuse la sécurité des biens et des personnes. À l'intérieur de la Duché de Normandie, la paix du duc est une garantie de stabilité et de développement d'inspiration normande.

ROLF réussit le pari de transformer une aventure en destin. Mais quel destin ! Les Normands de la mer deviennent en 20 ans des Normands de la terre au moment où la Neustrie se transforme en Normandie.

Cette Normandie si féconde qu'elle enverra ses fils conquérir des royaumes en Sicile, en Angleterre, en Orient, aux Canaries et c..

ROLF, le reître, le soudard a su comprendre que sans une assise large et solide, l'aventure normande serait terminée 150 ans avant Hastings !

Honorer ROLF flatte notre orgueil !

Mais son exemple est politique, pratique et réaliste.

ROLF et ses compagnons ont conclu un marché avec l'histoire.

Leur adhésion au système carolingien est une formalité, ils ont gardé pour première religion la confiance dans leur propre pouvoir.

De 911 à la mort de ROLF, cette première génération de Normands a su créer cet élan dont le dynamisme ne tarira pas.

Marins et guerriers n'ont jamais cessé d'être paysans et marchands, aimant gagner dans tous les sens du terme.

Sages et fermes, les successeurs de ROLF ne déméritent pas tant qu'ils défendent qu'ils sont avant tout Normands, d'où qu'ils soient de Normandie.

Le destin, le génie des Normands ne sont jamais si grands que lorsque leurs chefs sont ambitieux pour leur peuple, leur terre.


Ceci a déjà été dit ici, à Rouen, le 15.04.1991 !


20 ans après… il faut bien le reconnaître, cette profession de foi reste une liste « à la Prévert » !

Où en sommes-nous ?

Alors que toute la Normandie fête son onzième centenaire, la ville-phare, enfin celle qui se revendique telle, reste en marge de la liesse qui devrait être unanime dans toute la Duché !

« Rouen, capitale de la Normandie », ne serait qu’une vaine velléité ?

Non ! Hélas… Cette cité autrefois orgueilleuse néglige de fêter Guillaume, « oublie » Corneille et ignore aujourd’hui le souvenir de sa fondation !

Ce n’est pas un simple signe de faiblesse, c’est l’affirmation silencieuse que, si notre terre normande intéresse certains pour des raisons qui nous répugnent, les normands sont devenus indésirables chez eux !

« On a les élus que l’on mérite », c’est le principe même du système dans lequel nous vivons, à nous tous d’en tirer les conclusions et les conséquences qui s’imposent.

Ces horzains infligent à l’agglomération « Belle au bois dormant » leurs volontés révisionnistes de notre histoire, mais aussi, et encore plus, négationnistes de notre existence. Et il ne s’agit pas que de festivités mémorielles ! Où sont les moyens qui autorisent les Normands à vivre et travailler en Normandie ? Quels sont leurs bilans ? Une normalisation de démocratie « populaire » insidieuse et silencieuse étouffe toute volonté d’exister à ceux qui ont hérité d’une histoire que bien des États nous envient. Nous ferons l’économie de la liste des faux amis, des vrais ennemis et des fossoyeurs de notre histoire normande. Comme l’aurait pu dire maitre Pierre (Corneille) « le flux les apporta, que le reflux les emporte ». Mais la question demeure : qu’ont-ils fait de notre héritage ?

La Normandie c’est onze siècles d’histoire : plus que la France ou l’Angleterre, par exemple.

La Normandie c’est une multitude d’hommes et de femmes qui ont contribué à la vie et au développement de notre histoire normande, française et européenne. Pas de cette Europe de bureaucrates auto-désignés pour des intérêts qui n’ont jamais été les nôtres, ni même un quelconque intérêt général européen. Mais de cette Europe de l’esprit et de l’intelligence, du travail et des batailles, des campagnes et des beaux-arts.

Parce que cette Europe, tout comme la France, tout comme la Normandie, puisque c’est de notre histoire propre qu’il devrait être question aujourd’hui, s’est patiemment construite sur l’intelligence, la volonté, le travail et la sueur de nos prédécesseurs.

Et c’est bien pourquoi ceux qui nous gouvernent aujourd’hui entendent ne pas fêter ce genre d’anniversaire : venus de partout et de nulle part ils n’ont pour seul but que de nier les causes de nos richesses accumulées par des années d’efforts afin d’en mieux profiter en nous en spoliant, tout comme ils nous confisquent les manifestations qui devraient rappeler à tous que ce travail est notre héritage normand.

Si nous nous contentons aujourd’hui de fêter ce onzième centenaire de la fondation de la Duché, ç’aura été une manifestation sympathique, certes, mais juste une aimable réunion du souvenir.

La Normandie est une patrie et c’est même celle que nous avons hérité de nos pères, c’est de notre identité en tant que peuple normand qu’il est question aujourd’hui.

La question est maintenant : que faisons-nous de notre héritage ?

Thor Aïe !

Rouen, le 17 mai 2011.


Un toast a été porté à la mémoire de notre premier « Duc de Normandie » avant qu’un appel à se retrouver ce samedi 21 mai, toujours dans ces Jardins de l’Hôtel de Ville de Rouen, entre la statue de Rollon et la pierre de Jellinge, pour un pique-nique informel et spontané, afin que tous ceux qui n’ont pu se libérer un jour de semaine, aux heures de travail pour la plupart, puissent célébrer ensemble cet anniversaire normand.